Le musée a procédé, ce vendredi 24 octobre 2025, à un transfert sécurisé d’une partie de ses joyaux vers la Banque de France, cinq jours après un vol historique ayant exposé ses failles de sécurité.
Cinq jours après le cambriolage spectaculaire de la galerie d’Apollon, le Louvre a pris une mesure exceptionnelle pour protéger ce qui reste de ses collections les plus précieuses. Une partie des bijoux de la Couronne non dérobés lors du braquage a quitté le musée ce vendredi matin, sous escorte policière, pour être mise en sécurité dans les coffres de la Banque de France, confirmant une information de RTL .
Une opération menée dans la plus grande discreté, mais sous haute protection, illustrant la volonté des autorités de garantir une protection maximale au patrimoine national, le temps que l’enquête progresse et que le dispositif de sécurité du musée soit réévalué.
Un transfert sous haute escorte
Selon des sources concordantes, le transfert a eu lieu dans la matinée du vendredi 24 octobre. Les bijoux, soigneusement emballés, ont été acheminés sur quelques centaines de mètres seulement, du palais du Louvre vers les coffres fortifiés de l’institution financière. L’opération était placée sous le contrôle étroit de la Préfecture de police de Paris, qui a mobilisé une escorte motorisée pour sécuriser le convoi.
Si la liste exacte des pièces déplacées n’a pas été officiellement dévoilée, il s’agirait de joyaux de la Couronne qui étaient exposés dans la galerie d’Apollon ou dans d’autres salles du musée. Le Louvre et la Banque de France se sont abstenus de tout commentaire, préservant le caractère confidentiel de cette manœuvre.
Rappel d’un casse historique
Ce mouvement de protection intervient en réaction au vol audacieux survenu le dimanche 19 octobre. Ce matin-là, vers 9h30, un commando de quatre individus cagoulés, déguisés en ouvriers, a utilisé une nacelle élévatrice pour accéder au premier étage du musée depuis les quais de Seine.
À l’aide d’une disqueuse, ils ont fracturé une vitre de la galerie d’Apollon, brisé deux vitrines et dérobé huit pièces majeures de la collection de bijoux historiques en à peine quatre minutes à l’intérieur du musée. Leur fuite a été assurée par des scooters en direction de l’A6.
Bijoux volés lors du cambriolage du 19 octobre 2025
| Appartenance historique | Type de bijou |
|---|---|
| Reine Marie-Amélie & Reine Hortense | Diadème, collier et boucle d’oreille de la parure de saphirs |
| Impératrice Marie-Louise | Collier et paire de boucles d’oreilles en émeraude |
| Impératrice Eugénie | Diadème, broche reliquaire et nœud de corsage |
| Couronne de l’Impératrice Eugénie | Abandonnée et endommagée durant la fuite |
Le butin est estimé à 88 millions d’euros par le curator du Louvre, une évaluation qui ne tient pas compte de la valeur historique et patrimoniale, jugée « inestimable » par les autorités.
Une enquête toujours en cours
Sur la scène du crime, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l’Office de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) ont réalisé un travail de fourmi. La procureure de Paris, Laure Beccuau, a indiqué que plus de 150 prélèvements de traces (ADN, papillaires, etc.) avaient été effectués.
Ces éléments, analysés par la police scientifique, pourront peut-être identifier les auteurs s’ils sont déjà fichés. La procureure a toutefois exprimé un « optimisme » prudent, estimant que la résonance médiatique internationale du vol pourrait compliquer l’écoulement des pièces volées.
La décision de transférer les joyaux résiduels marque une étape cruciale dans la sécurisation du patrimoine national après le traumatisme du 19 octobre. Elle souligne la prise de conscience aiguë des risques et la priorité donnée à la protection d’objets qui sont bien plus que de simples bijoux : les témoins matériels de l’Histoire de France. Tandis que les coffres de la Banque de France offrent une retraite temporaire à ces trésors, l’enquête se poursuit pour tenter de retrouver le butin et de démanteler le réseau derrière ce coup d’éclat.