Le coup est rude pour les éleveurs français. Ce lundi, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a confirmé la décision : « Pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’export. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national. » Une annonce choc qui répond à l’urgence sanitaire déclenchée par la dermatose nodulaire contagieuse, maladie virale qui frappe désormais plusieurs départements français.
L’arrêt des exportations n’est pas anodin. Les chiffres 2024 parlent d’eux-mêmes : la France a exporté 940 000 broutards et 356 000 veaux laitiers, générant plus d’un milliard d’euros sur les 2,8 milliards d’euros du secteur des animaux vivants. Ces animaux, destinés principalement à l’Espagne et à l’Italie pour l’engraissement, représentent un pan essentiel de l’économie agricole française.
Or, ces deux pays partenaires sont également touchés par la maladie. « La confiance de nos partenaires européens est fragilisée », reconnaît le ministère. Une course contre la montre s’engage pour éviter que Bruxelles n’impose des restrictions plus sévères encore.
La stratégie gouvernementale fait débat. Alors que la Confédération paysanne et la Coordination rurale réclament une vaccination généralisée du cheptel, le ministère mise sur une approche ciblée. « Le gouvernement a commandé 800 000 vaccins pour un cheptel de 15,7 millions de têtes », révèle Sylvie Colas de la Confédération paysanne. Une disproportion qui crispe les relations entre l’administration et les éleveurs.
« Les éleveurs qui refuseraient la vaccination se la verraient imposée », a prévenu la ministre, tandis que Christian Convers de la Coordination rurale annonce une réunion cruciale lundi au ministère pour revoir la stratégie.
L’épicentre de la crise se situe en Savoie et Haute-Savoie, mais de nouveaux foyers ont émergé dans l’Ain, le Rhône, le Jura et les Pyrénées-Orientales. Le ministère estime que ces foyers « résultent probablement de mouvements d’animaux, dont certains illicites ».
Une accusation qui passe mal chez les éleveurs. « Il est insupportable d’accuser ainsi les éleveurs », protestent les syndicats agricoles, alors que la FNSEA-JA, jusqu’ici alliée du gouvernement, doit s’exprimer dans la journée.
Le dispositif se durcit : contrôles renforcés, restrictions de mouvement dans les zones réglementées, interdiction des rassemblements avec animaux et des marchés à bestiaux. Les contrevenants s’exposent à des amendes et pourraient même perdre leur droit à indemnisation en cas d’abattage.
Derrière les mesures d’urgence se profile une crise plus structurelle. Comment repeupler les troupeurs savoyards, où plus de 1 700 animaux ont été abattus depuis juin, alors que le Jura – principal fournisseur – est désormais bloqué ? Les questions s’accumulent sur les indemnisations des pertes de production et la trésorerie des exploitations.
Alors que la France joue sa crédibilité sanitaire sur la scène européenne, la filière bovine retient son souffle. Les quinze prochains jours seront décisifs pour l’avenir de milliers d’éleveurs et la place de la France sur le marché européen du bétail.
Source : France 24
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